La nécessaire professionnalisation des interventions en salle passe par une formalisation des savoir-faires, pour maintenir et développer la qualité, le tout dans un environnement technologique en mutation constante. Voilà le défi d’une offre de formation.
Il y a un énorme travail de conscience industrielle à mettre en œuvre de récupération de savoir-faire, qui sont déjà dans l’industrie depuis de nombreuses années, et les mettre en place dans les métiers du datacenter, dans nos opérations tous les jours en ayant cette bonne connaissance de ce que c’est qu’une maturité industrielle, une production industrielle, la qualité et les coûts associés.
Tout cela s’organise dans un environnement qui est technologiquement extrêmement mouvant. Branche par branche, compétences par compétences, un data center semble simple : il faut prendre un bon bureau d’études, faire une coque, mettre de l’électricité, faire les équipements, installer de la climatisation, de la connectivité, de la sécurité logicielle, de la sécurité incendie, sécuriser des accès physique…Il faut que tout ça soit au meilleur niveau et il faut que minute par minute, jour après jour, cet ensemble doit être coordonné. Donc, il faut un pilotage d’exception.
La majorité des professionnels du datacenter sont d’abord porteurs de compétences techniques et sont souvent d’excellents ingénieurs – parce qu’on a cette chance d’avoir un historique et un état de l’art en France qui est au meilleur niveau. Sauf que, compétences par compétences, et sur des secteurs critiques, on voit une évolution majeure tous les deux ans et demi, voire tous les trois ans.
Quand elle met trois années à voir le jour, c’est que cette technologie se développe tranquillement. Pour un professionnel actif dans le datacenter depuis une vingtaine d’années et qui se réfère à ses savoirs de ces cinq dernières années, il est compliqué de les réutiliser : ces savoirs sont frappés d’obsolescence.
Par Philippe Luce, Président d’Institut Datacenter