Avec la digitalisation des services et une explosion du volume de données, les data-centers vont constituer l’un des enjeux majeurs dans les années à venir. De leur coté, les entreprises pourraient se tourner vers un nouveau modèle externalisé et reposant sur le multi-cloud.
Si les data-centers représenteront bientôt l’essentiel des capacités de stockage, il reste à trouver des solutions pour augmenter rapidement leurs performances, notamment en cas de surcharge. A ce titre, les baies 100 % pourraient s’imposer, aussi bien dans les cloud publiques, que pour les besoins internes des entreprises, et même remplacer à terme les solutions hybrides.
En ce qui concerne l’externalisation des services dans le cloud, une activité en forte croissance, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à quitter les modèles classiques (cloud public, privé ou hybride, etc), pour se tourner vers le multi-cloud, quitte à devoir répondre à de nouvelles problématiques de sécurité.
Particuliers et entreprises, les utilisateurs apprécient les avantages de l’hébergement dans le cloud : accès à distance aux services de messagerie, aux outils bureautiques, aux données, aux applications métiers, au travail collaboratif, sans compter des tarifs plus bas, etc. Seulement, les prestataires doivent trouver un moyen de répondre aux besoins exponentiels des utilisateurs, à commencer par les professionnels.
Si en 2015, plus de 80% des data-centers était encore gérés par les entreprises en interne, le chiffre devrait tomber sous les 75% d’ici 2020 (*). Le taux d’activité externalisé (cloud privé hébergé, le cloud public, cloud hybride, etc) devrait, lui, dépasser rapidement les 50 %, avec à la clé une forte croissance des data-centers, (environ 20% par an, et ce jusqu’en 2020).
Les baies 100 % Flash : solution magique pour les data-centers ?
Pour répondre à cette problématique, les professionnels du stockage se tournent vers les baies 100 % Flash, beaucoup plus rentables. C’est également le cas des entreprises, pour leurs besoins sur site. En effet, en cas de montée de charge, la technologie Flash offre un réel intérêt : pas besoin de s’équiper avec de nouveaux serveurs, puisqu’une plateforme optimisée est capable (en faisant appel à la virtualisation) d’augmenter temporairement la performances des serveurs existants.
Une véritable aubaine, d’autant que d’une manière générale, une baie 100 % Flash sera toujours plus performante qu’une solution hybride. Les disques SSD simulant le comportement d’un disque dur classique, grâce à des puces de type NAND, ils ne peuvent effectuer qu’une seule opération de lecture/écriture à la fois, ce qui bride considérablement les communications entrées/sorties avec le serveur.
A l’inverse, une baie n’embarquant que du Flash augmente la transmission des données : 1 million d’IOPS, contre seulement 9 000 pour une plateforme basée sur des disques RAID par exemple. En entreprise, la tendance est de basculer vers des baies 100 % Flash sur les niveaux 1 et 2. Les disques durs (SSD ou HDD), eux, sont alors encore utilisés, mais uniquement sur le niveau 3.
Multi-cloud ou solutions hybrides, quel avenir pour le stockage hors site
Si elles tendent à diminuer le nombre de leurs serveurs grâce à la technologie Flash, les entreprises se tournent, en revanche, de plus en plus vers les solutions multi-cloud. Plus efficaces et moins rigides que les solutions hybrides, celles-ci permettent d’héberger sur différents types de cloud (privés, publiques, etc), des données, mais aussi des applications et leurs outils de développement. C’est la garantie de conserver davantage la main sur les datas et de manipuler ceux-ci plus facilement. Ainsi, 87 % des entreprises utilisent plusieurs prestataires de services dans le cloud (**).
Et avec une progression de 5% par an, la tendance risque de devenir rapidement un standard. Prenons l’exemple d’une vidéo qu’une société souhaite diffuser sur Internet. Celle-ci peut d’abord la stocker sur un cloud public et utiliser sa puissance pour assurer le transcodage vers différents formats. Ensuite, elle a la possibilité de passer par un réseau CDN pour diffuser la vidéo sur plusieurs plateformes. Une fois la campagne marketing ou promotionnelle terminée, il ne reste alors qu’à supprimer la vidéo du cloud – pour éviter les frais de stockage inutiles – et de l’archiver via une solution comme Amazon Glacier.
Dès lors, on ne peut plus vraiment parler de hiérarchisation des données, puisque celles-ci sont simplement déplacées d’un cloud à l’autre.Alors, est-ce l’annonce d »un changement radical de paradigme ? Pas tout-à-fait. Cette tendance souffre encore de certaines limites. En effet, si es entreprises se voient offrir de plus en plus de fonctionnalités avec le multi-cloud, elles doivent également prendre de nombreuses mesures afin d’automatiser les process et rationaliser les infrastructures, gérer les différentes prestataires et leurs offres, etc.
En outre, elles sont contraintes de mettre en place de nouvelles règles de sécurité, parfois au détriment des investissements dans les performances brutes des data-centers. Un nouveau besoin d’adaptabilité en somme.
(*) Etude du Cabinet 451 Research, intitulée « Enterprise datacenters: Where is the growth ? »