Si les prémices de l’informatique vert ont vu le jour au début des années 1990, c’est en 2007 que l’expression Green IT a été employée pour la première fois par le cabinet de conseil Gartner. Dix ans plus tard, les révolutions Web 2.0 et Big Data sont passées par là, accompagnées de leur cortège de technologies énergivores.
C’est dans ce contexte que les initiatives liant développement durable et nouvelles technologies ont pris tout leur sens. Les GAFAM et autres géants de l’IT, conscients de l’impact négatif de cette image de grands pollueurs, en ont fait un avantage concurrentiel et communiquent sur leur implication vers un modèle de fonctionnement éco-responsable. Ces leaders servent de locomotive pour tous les acteurs du secteur et génèrent innovation et solutions ingénieuses, notamment avec des datacenters plus propres et sophistiqués.
Big Data is matching you
Le secteur informatique représente 7 % de la consommation mondiale d’électricité et 3 % des émissions globales de CO² (4 % en 2020) selon GreenPeace. Le trafic mondial de données a été multiplié par 4,5 entre 2011 et 2016 d’après l’ARCEP et l’IDC prévoit qu’il dépassera plus 150 zettabytes à l’orée 2025. De nombreux facteurs rentrent en ligne de compte pour expliquer ce boom de la data : les réseaux sociaux, l’IoT, cloud, l’e-commerce, l’essor du trafic vidéo pour ne citer que les plus criants…
Les principales tendances de l’IT (cloud, dématérialisation, machine learning…) sont en grande partie liées au Big Data. Il faut pouvoir traiter, stocker et échanger cette profusion de données et pour y répondre le nombre de datacenters a littéralement explosé depuis une décennie. Le cabinet IDC estime le nombre de centre de données à 8 millions à travers le monde en 2017.
Le problème réside dans leur appétit énergétique. Fonctionnant en continu, les datacenters doivent non seulement être alimentés en électricité sans interruption mais produisent en plus énormément de chaleur et nécessitent par conséquent d’être constamment refroidis afin d’assurer le bon fonctionnement des serveurs.
Des solutions diverses pour les datacenters
Pour contrebalancer l’impact désastreux des grands consommateurs d’énergie que sont les datacenters, il existe deux leviers.
– Optimiser l’énergie produite
Les serveurs des datacenters chauffent en permanence et sont donc extrêmement calorifiques. Une grande partie de l’énergie consommée sert donc à les refroidir. Divers procédés ont vu le jour, comme le free-chilling ou le free-cooling, utilisant l’air frais naturel pour rafraîchir le local et réduire l’impact énergétique. C’est une technique dorénavant courante et un concept qui devrait encore se développer avec l’exemple d’un datacenter géant en construction à côté du cercle arctique en Norvège.
A l’inverse, plutôt que de vouloir refroidir de façon écologique ses installations, il est possible de capitaliser sur toute cette chaleur produite et de la redistribuer. Un datacenter parisien permet à la piscine de la Butte-aux-Cailles de proposer un bassin intérieur à 27° toute l’année, tandis qu’Air France chauffe 8 500 m² de bureaux grâce à un centre de données… Les exemples sont nombreux et les plus enthousiastes prévoient la capacité de chauffer des villes entières grâce à des datacenters dans un futur proche.
– Utiliser les énergies renouvelables
C’est l’autre façon d’aborder le problème de la consommation. Les datacenters étant très énergivores, utiliser de l’énergie propre est une stratégie que les géants du secteur ont déjà largement adoptée, même si des progrès restent toujours à faire :
- Facebook a été le premier à s’engager en faveur d’une alimentation 100 % énergie renouvelable (fin 2011), un élan suivi par les autres acteurs depuis.
- Google mise sur son parc éolien et sa ferme solaire tout en gérant de façon optimisée ses besoins énergétiques.
- Microsoft dispose d’un datacenter autonome grâce à une station d’épuration au biométhane qui produit en outre plus d’électricité qu’il n’en consomme.
- Apple se sert de l’énergie hydraulique des vagues dans son datacenter en Irlande.