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Hyperconnexion, déjà tous accrocs au digital ?

L’hyperconnexion est un phénomène qui touche toutes les générations mais dont on peine encore à mesurer pleinement les conséquences. Entre les sollicitations de nos smartphones, ordinateurs du bureau ou autres objets connectés, il devient de plus en plus difficile de relever la tête de nos écrans.

Le problème de l’hyperconnectivité réside entre autres dans le fait que le cerveau est trop sollicité. Le surplus d’informations empêche le cerveau de les traiter les unes après les autres comme il le fait normalement, tout en ne lui permettant pas non plus de hiérarchiser l’information et donc de lui donner un ordre de traitement, ce qui entraîne une trop grande confusion et des performances intellectuelles en baisse.

Les jeunes, premières victimes et proies privilégiées des hackers

L’usage addictif des outils numériques engendre des conséquences lourdes en termes de problèmes comportementaux et psychologiques, en particulier chez les plus jeunes, mais pas uniquement. Ainsi aux Etats-Unis, portant sur une analyse des données médicales d’environ 7 millions d’adolescents et d’adultes a notamment prouvé que cette cible est bien plus dépressive que dans les années 80. Les adolescents qui passent trop de temps devant leurs écrans connectés ont ainsi 74 % de chances de souffrir de troubles dusommeil et de consulter un psychologue/psychiatre.

De nouvelles névroses voient le jour comme le FOMO (Fear Of Missing Out) qui correspond à la peur de manquer une information primordiale et qui « force » l’utilisateur à se connecter très régulièrement sur ses réseaux sociaux favoris afin d’éviter de passer à côté d’un message ou d’une vidéo importants. Le terme de selfite est également apparu récemment dans les médias. Il est désormais établi que le phénomène de se prendre (trop) souvent en photo correspond à une véritable maladie mentale…

Outre les problèmes de santé physique et mentale que pourrait susciter l’hyperconnexion, les cybermenaces et l’intrusion dans la vie privée forment une autre problématique liée au Web 2.0. Contrairement aux idées reçues, c’est la génération Y qui est la plus susceptible d’être victime d’une cyberattaque. On entend par là un grand nombre d’actes malveillants différents : de l’usurpation d’identité au vol de coordonnées bancaires, en passant les ransomwares et autres attaques de ce type.

Une étude effectuée en 2017 par Norton by Symantec atteste que c’est la génération née entre les années 1980 et 2000, qui se sent informée et donc à l’abri des dangers du numérique et qui a tendance à être trop confiante sur la toile. En adoptant des comportements en ligne trop insouciants et vraiment éloignés de ceux que l’on pourrait avoir dans la vie réelle, la génération Y se pose en victime idéale pour des hackers bien informés. Les objets connectés ont tellement envahi leur quotidien, que le risque qu’ils représentent est minimisé, quand il n’est pas tout simplement occulté.

Plus de produits connectés = moins de productivité

Au bureau, la multiplication des outils et plateformes additionnée au nombre incalculable d’emails, censés nous faire gagner en efficacité, est en fait un facteur de baisse de productivité s’élevant à 28% selon une étude. Il en résulte des cas de burn-out de plus en plus fréquents, alors que cet environnement technologique était supposé faciliter notre rapport au travail.

De plus, les nouvelles pratiques d’entreprise comme le BYOD (Bring Your Own Device), qui consiste à utiliser son ordinateur ou son smartphone personnel à la fois au bureau et dans la vie privée, multiplie aussi les risques de subir une attaque malveillante. De même, le fait d’utiliser dans une entreprise des outils ou des plateformes sans passer par la validation de la DSI entraîne un risque de plus en plus important en termes de sécurité et de protection des données notamment.

Que ce soit pour l’entreprise ou à titre personnel, les conséquences peuvent être désastreuses comme en témoigne l’explosion des ransomwares en 2017 (20 000 ordinateurs infectés par mois en France et une augmentation de 250 % sur les mobiles). La cybercriminalité a coûté plus de six milliards d’euros en France l’année dernière d’après une recherche  by Symantec.

Les perspectives :  IoT, Réalité Virtuelle (VR), robotique et transhumanisme

Si certains réseaux sociaux semblent perdre du terrain, l’hyperconnexion, elle, est en pleine croissance. La faute notamment à l’IoT qui inonde notre vie quotidienne : e-santé, jouets ou bracelets connectés, maison intelligente, voiture autonome… Le poids grandissant de la réalité virtuelle et augmentée rentre également en ligne de mire et pourrait changer en profondeur notre rapport à la réalité.

On le constate au japon, où ces pratiques sont déjà en train de transformer le paysage social : au lieu d’aider les individus à sortir de leur isolement, l’IoT et la VR les enferment dans une solitude qui a de grandes chances de perdurer. Peut-être, est-ce là le signe annonciateur d’un bouleversement profond de nos sociétés modernes et de nos modes de vie ?

Ce changement radical pourrait aussi être accentué par deux autres phénomènes : la robotique et le transhumanisme. Les progrès en matière de robotique permettent désormais d’envisager à court terme un monde dans lequel les robots (connectés forcément) seront nos complices de tous les jours et amoindriront encore les interactions entre humains.

Et si les robots ne nous suffisaient, la technologie nous permettant de nous rendre plus performants et encore plus connectés prend aussi son envol. Le transhumanisme est à la mode et séduit un nombre croissant de personnes tout en posant des questions éthiques auxquelles il est encore complexe d’apporter une réponse.

Même si la tendance générale est à l’hyperconnexion, le rejet d’une vie en ligne commencent à se faire sentir chez une partie de la nouvelle génération, les fameux « Digital Native ». En parallèle, certains pontes de l’IT, en tête, n’hésitent plus à pointer les dangers de l’hyperconnexion ou de l’intelligence artificielle. Une source d’espoir pour un futur connecté, mais pas trop ?

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