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IH vs IA : le match

L’idée d’une lutte entre l’homme et la machine intelligente a animé certaines œuvres d’artistes visionnaires bien avant que les progrès technologiques le rendent possibles. Avec l’évolution de l’intelligence artificielle et en particulier du Deep Learning, la question revient au cœur du débat. Les pontes de l’high tech dévoilent tantôt une vision chaotique tout droit sorti du film Terminator, tantôt une philosophie où l’IA permettra à l’homme de s’affranchir de certaines tâches rébarbatives pour lui donner le temps de pleinement s’épanouir.

Les robots mènent la danse

Depuis Deep Blue et sa victoire retentissante face au joueur d’échec Garry Kasparov en 1997, l’IA a fait d’énormes progrès. Ces dernières années, elle s’est révélée meilleure que l’humain dans de nombreux autres jeux de stratégie, notamment au jeu de go, réputé être le jeu le plus compliqué au monde en raison du grand nombre de combinaisons possibles. AlphaGo, le petit nom de ce programme d’intelligence artificielle, a en effet battu à plate couture les meilleurs joueurs du monde et se prévaut même de compter 60 victoires pour 61 parties sur la plateforme regroupant les praticiens les doués de cette discipline. Plus récemment, c’est un autre jeu populaire qui a été la victime de l’IA : Libratus a été confronté aux opposants les plus performants au poker et en est sorti vainqueur, haut la main. Cela représente une nouvelle étape dans l’évolution de l’IA car contrairement aux jeux de plateau, les informations fournies sont incomplètes. Le système doit ainsi mener ses parties sans connaître le jeu de son adversaire, ce qui complexifie la donne.

L’humain toujours dans la course

Pourtant l’homme garde une longueur d’avance dans certains domaines. Une compétition du jeu vidéo de stratégie en temps réel Starcraft a vu s’affronter une équipe composée d’humains contre quatre IA, dont celle de Facebook et contre toute attente… ce sont les homo sapiens qui ont remporté la victoire. Cela pourrait paraître anecdotique mais ce genre de jeu, à l’instar du poker, représente le nouveau défi du Machine Learning car l’IA doit composer avec des inconnues. Malgré tout, en multipliant les parties tout en apprenant de chacune d’elles, DeepMind, devrait bientôt être capable d’inverser la tendance.

Lors d’une course de drone opposant une IA conçue par une filiale de la NASA à des pilotes humains, ce sont finalement les pilotes les plus chevronnés qui sont montés sur la première place du podium. En cause, le caractère audacieux de ces derniers qui a eu raison de la prudence du programme, malgré une conduite parfaitement régulière.

Dernier exemple qui illustre la résistance de nos pairs, les sports mécaniques. Le multiple champion du monde Valentino Rossi s’est mesuré à Motobot, la moto robotisée autonome de Yamaha, et c’est bien le pilote italien qui s’est brillamment imposé, avec un écart de plus de 30 secondes sur un tour.

L’IA créatrice, une hérésie ?

Que l’intelligence artificielle arrive à battre l’homme à des jeux de logique mathématique comme le jeu de go ou les échecs peut sembler évident, étant donné que le Machine Learning et le Deep Learning sont basés sur des algorithmes. En revanche, que l’IA vienne titiller l’être humain sur ce qui le caractérise le plus, sa créativité et son imagination, est plus dérangeant, et c’est pourtant déjà le cas.

Au japon, une intelligence artificielle a écrit une nouvelle (avec des paramètres préétablis) qui a été sélectionnée par un jury humain pour un concours littéraire, sans savoir que le texte provenait d’un programme informatique. Toujours au pays du soleil levant, une agence de publicité a décidé d’utiliser une intelligence artificielle pour jouer le rôle de directeur créatif avec la capacité de produire des spots publicitaires.

L’agence a ensuite réalisé deux spots différents, l’un par ses collaborateurs et l’autre par l’IA, puis a lancé un sondage à l’échelle nationale pour savoir quel spot était plébiscité. Résultat : c’est l’IA qui a gagné ! En Corée cette fois, un concours a été organisé afin de départager quatre traducteurs humains et trois logiciels de traduction utilisant l’intelligence artificielle (dont Google Translate). La notation avait été clairement établie, et si les logiciels ont été bien plus rapides, ils n’ont pas obtenu la moyenne alors que les traducteurs en chair et en os ont brillé par leurs résultats.

Même si le combat homme/machine tourne déjà à l’avantage de l’IA, et ce n’est a priori que le début, on peut compter sur certaines capacités propres à l’homme pour faire de l’IA un allié de poids, plutôt qu’un adversaire hostile.

Au fait, qui vous dit que l’auteur de cet article n’est pas un programme d’intelligence artificielle ?

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