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La 5G tiendra-t-elle toutes ses promesses pour l’IoT ?

Avec les jeux olympiques de Pyeongchang et l’édition 2018 du Mobile World Congress de Barcelone, la 5G est l’un des sujets phares de l’actualité sur les nouvelles technologies de ce début d’année 2018. Après pas mal de spéculations, des précisions ont enfin été apportées sur certaines caractéristiques de la 5G, qui devrait apporter bien plus qu’une simple augmentation du débit, comme c’était le cas pour la 4G, et donner la pleine mesure de l’IoT mais non sans éveiller certaines craintes.

5G : Simple évolution ou réelle révolution ?

Certains, à l’instar de Stephen Mollenkopf, le CEO de Qualcom (un des spécialistes de la technologie mobile), la voient déjà comme « le bouleversement le plus important depuis l’électricité ». Sans tomber dans un excès abusif, il est sûr que la 5G va modifier en profondeur notre rapport au monde. La 5G va s’articuler autour de trois principaux axes d’amélioration : le débit, la latence et la densité.

Un débit multiplié par dix

Le besoin d’un débit encore plus élevé s’explique en grande partie par les évolutions de la technologie et des usages, avec des tendances comme l’explosion des objets connectés, le cloud gaming, la place prépondérante du streaming vidéo dans le trafic Internet et la généralisation de la 4K, ou encore la réalité virtuelle… Il va vite devenir nécessaire de pouvoir disposer d’un débit au moins équivalent à celui de la fibre pour tous les appareils mobiles.

C’est ce que permettra la 5G avec un débit qui atteint déjà 10 Gb/seconde dès les premières phases de test et devrait donc être encore plus élevé d’ici au déploiement de la 5G. En outre, ce très haut débit sera un moyen de lutter contre les déserts numériques qui perdurent dans certaines régions rurales. Orange, qui réalise actuellement des tests expérimentaux, assure que le débit pourra être multiplié par dix et la latence divisée par dix.

Avec la réduction de la latence, l’IoT sera le grand gagnant

Avec la 4G, le délai de transmission est approximativement de 10 millisecondes, la 5G est censée faire passer cette durée à 1 milliseconde. La réduction de la latence est un enjeu majeur de la 5G puisqu’elle permettra notamment de donner un réel essor à la voiture autonome et à l’IoT en particulier dans l’e-santé, domaines dans lesquels la latence de la 4G n’offre pas la possibilité d’assurer une sécurité routière optimale ou d’effectuer les opérations de chirurgie à distance.

L’ultra connectivité pour la densité des objets connectés

L’IoT devrait bénéficier pleinement de l’ultra connectivité, c’est-à-dire de la densité accrue d’appareils pouvant être connectés en même temps au réseau, tous ne nécessitant pas le même débit. Le chiffre avancé est de plus d’un million d’appareils connectés au kilomètre carré grâce également à une meilleure couverture réseau.

Autres avantages

La 5G va assurer des économies d’énergie considérables qui allongeront la durée de vie des batteries des objets connectés, smartphones en tête, mais pas uniquement.

Elle va utiliser des ondes millimétriques dont l’usage était jusqu’ici limité à l’armée et dont la fréquence est comprise entre 30 et 300 GHz (alors que la 4G se basait sur des bandes fréquences inférieures à 6 GHz). Cela permettra d’augmenter les débits mais aussi de résoudre le problème de saturation des fréquences utilisées par la 4G.

Quelques problèmes en perspective

Comme toutes les technologies émergentes, la 5G suscite quelques inquiétudes.

Les ondes millimétriques ont malheureusement un point faible : une portée bien plus courte que celle des fréquences utilisées pour la 4G. Une des réponses apportées s’appelle MIMO (Multiple Input Multiple Output), qui consiste en la multiplication d’antennes relais pour optimiser le débit dans un contexte où celles-ci alimentent déjà la polémique sur leurs effets néfastes sur la santé.

Le Networkslicing correspond au découpage du réseau en fonction des ressources nécessaires à chaque application. C’est un pas de plus pas vers la neutralité du Net et vers un réseau moins sécurisé puisqu’établi en couches. Pour Orange, le fait est établi et la firme assume déjà cette incompatibilité entre 5G et neutralité des réseaux. Huawei, autre opérateur très actif pour le développement de la 5G, partage cette opinion, ce qui laisse à penser que ce sont les opérateurs qui décideront arbitrairement de cet accès. Il n’existera donc pas une 5G uniforme, mais plusieurs 5G.

Enfin, malgré les avancées en matière de performances et de couvertures, aucun standard et norme n’est pour l’instant établi. Ils sont toujours en cours d’élaboration.

La 5G comme réponse à l’explosion de l’IoT

Selon Gartner, il y aura 20 milliards d’objets connectés en 2020 à travers le monde pour des usages très variés : réalité virtuelle ou augmentée,  voiture connectée, e-santé, domotique, télémédecine… Les jeux olympiques de Pyeongchang ont été l’occasion de réaliser les premiers tests grandeur nature des possibilités offertes par la 5G. Lors de la cérémonie d’ouverture, nous avons par exemple pu assister à un ballet de drones et pendant l’épreuve de bobsleigh, il était possible de suivre la course à la place du pilote en direct dans un casque de réalité virtuelle.

La voiture autonome

Grâce à une latence extrêmement réduite (moins d’une milliseconde), les véhicules autonomes feront preuve d’une excellente réactivité. C’est la condition sine qua none pour permettre leur développement et rendre les routes plus sûres car, vu les risques encourus en cas d’informations transmises trop tard, il est évident que sans la 5G, les voitures autonomes resteront une belle utopie. Lors du salon MCW 2018, Porsche a même présenté un modèle de voiture pilotable à distance grâce un smartphone Huawei.

Autre bénéfice de la 5G, la communication M2M (machine to machine), la voiture autonome pourra communiquer avec les autres véhicules connectés pour connaître à l’avance les conditions de circulation ou les dangers présents sur la route et même échanger avec les parkings connectés pour savoir si des places de stationnement sont libres.

La télémédecine

Deutsche Telecom expérimente actuellement un système permettant de réaliser des opérations chirurgicales grâce à des lunettes de réalité virtuelle qui scannent le corps. On imagine aisément comment ce genre d’application pourrait aider à mieux exploiter les ressources matérielles et réduire les inégalités territoriales. D’autre part, la 5G va aussi voir le développement des cabinets médicaux connectés, les Station Consults, où il sera possible d’échanger avec le patient, de l’ausculter et de délivrer une ordonnance.

La ville intelligente

La ville connectée n’est plus un rêve d’urbaniste mais pourra bientôt voir le jour avec l’émergence de la 5G. Grâce au Big Data et aux données collectées via les TIC (technologies de l’information et de la communication) et les objets connectés, cette zone urbaine sera capable de gérer les systèmes de services urbains comme la circulation, l’approvisionnement en eau, la gestion des déchets… Pour être pleinement efficace, l’intelligence doit s’appliquer à un ensemble de domaines recouvrant notamment l’économie, la mobilité, l’environnement, l’habitat, l’administration…

En améliorant non seulement le débit mais aussi la latence et la densité, la 5G va bouleverser notre rapport à l’information, faciliter notre quotidien et rendre le haut débit accessible au plus grand nombre. Le déploiement sera toutefois lent, en particulier en Europe, où l’on ne prévoir pas son exploitation avant 2020. La 5G pose toutefois pose des problèmes de sécurité avec la multiplication des relais et hotspots et l’exploitation des fréquences millimétriques, et replace la problématique de la neutralité du Net au centre des débats.

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